SolarStratos atteint 9 521 mètres et ouvre la voie de l’avion solaire

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SolarStratos réalise un record d'altitude en avion solaire
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Le 12 août 2025, l’avion électrique et solaire SolarStratos, piloté par l’éco-aventurier suisse Raphaël Domjan, a atteint une altitude record de 9 521 mètres, surpassant le précédent record établi par Solar Impulse en 2010. Cet exploit, réalisé au-dessus des Alpes valaisannes, démontre la faisabilité d’un vol habité propulsé uniquement par l’énergie solaire à la hauteur de croisière des avions de ligne. Le croisement en vol avec un appareil commercial souligne le potentiel d’une aviation décarbonée.


À retenir

  • SolarStratos a atteint 9 521 mètres d’altitude le 12 août 2025.
  • Record pour un avion électrique et solaire habité, battant Solar Impulse de 286 mètres.
  • Vol de 5 heures et 9 minutes depuis l’aéroport de Sion en Suisse.
  • Croisement symbolique avec un avion de ligne à haute altitude.
  • Objectif ultime : atteindre la stratosphère à 25 000 mètres.
  • Projet de 10 ans pour promouvoir l’aviation sans émissions de CO2.

Dans un contexte où l’aviation représente environ 2 % des émissions mondiales de CO2, l’exploit de SolarStratos marque une étape concrète vers une transition énergétique pragmatique dans le secteur aérien. Ce record n’est pas seulement technique : il illustre comment l’innovation solaire peut rendre l’aviation plus durable sans compromettre la sécurité ou la performance. Pour les acteurs de l’énergie et les décideurs européens, il offre des clés pour accélérer l’adoption d’énergies renouvelables, en soulignant la rationalité d’une propulsion électrique face aux énergies fossiles. Importante maintenant, cette avancée intervient alors que l’Union européenne vise la neutralité carbone d’ici 2050, et elle inspire une génération confrontée au changement climatique.

L’exploit historique de SolarStratos au niveau de croisière

Le 12 août 2025, Raphaël Domjan a transformé une décennie de persévérance en un moment historique au-dessus des Alpes suisses.

Le nouveau record mondial d’altitude revendiqué

L’avion SolarStratos, immatriculé HB-SXA, a décollé de l’aéroport de Sion à 7 h 45 pour un vol qui s’est étiré sur 5 heures et 9 minutes. À bord, Domjan a poussé l’appareil jusqu’à 9 521 mètres, une altitude mesurée en pression corrigée selon les standards de densité. Ce niveau dépasse le précédent record de 9 235 mètres détenu par Solar Impulse, piloté par André Borschberg en 2010.

La performance revendique le titre d’avion électrique et solaire habité le plus haut de l’histoire. L’engin, propulsé sans carburant fossile, opère dans un silence absolu, contrastant avec le bruit des réacteurs traditionnels. Domjan, âgé de 53 ans, a exprimé une émotion palpable à l’atterrissage.

« Je partage ce moment de bonheur avec toute mon équipe qui a préparé depuis des années cet exploit. »

Raphaël Domjan, pilote et éco-aventurier suisse.

Le croisement symbolique avec un avion commercial

À haute altitude, SolarStratos a croisé la trajectoire d’un avion de ligne en croisière, autour de 10 000 mètres. Cet événement, survenu sans incident, a surpris le contrôle aérien. L’équipe du projet le qualifie de symbole puissant pour l’aviation décarbonée de demain.

Domjan a rapporté un échange radio tendu, où l’autre pilote s’est étonné de voir un avion solaire à cette hauteur. Ce vol parallèle met en lumière la compatibilité potentielle des technologies solaires avec le trafic aérien existant. Il évoque une ère où les appareils électriques pourraient partager les couloirs aériens sans émettre de CO2.

Pour les observateurs, ce croisement n’est pas anodin : il visualise une transition pragmatique vers la sobriété énergétique dans l’aviation.

Validation du record par la Fédération aéronautique internationale

La Fédération Aéronautique Internationale (FAI) examinera les données pour valider le record sur la base de l’altitude pression corrigée en altitude densité standard. Ce référentiel assure une mesure objective, indépendante des conditions atmosphériques locales. Si confirmée, cette validation propulsera SolarStratos dans les annales de l’aéronautique verte.

Les instruments embarqués ont enregistré en continu la trajectoire et l’altitude. L’équipe anticipe une approbation rapide, vu la préparation minutieuse. Ce sceau officiel renforcera la crédibilité du projet auprès des institutions européennes engagées dans la réduction des émissions.

La technologie pionnière au cœur de l’avion solaire

SolarStratos incarne l’ingéniosité suisse appliquée à la propulsion renouvelable, avec une conception alliant légèreté et efficacité.

Conception, dimensions et motorisation

Construit en fibre de carbone, l’avion pèse seulement 450 kg pour une envergure de 24,8 mètres et une longueur de 9,6 mètres. Ses ailes intègrent 22 m² de panneaux solaires qui captent l’énergie pour alimenter un moteur électrique de 43 chevaux, avec une efficacité de 90 %. Une batterie lithium-ion de 20 kWh complète le système, offrant une autonomie estimée à 24 heures.

Cette motorisation purement électrique élimine les émissions de CO2 et les vibrations des moteurs thermiques. Les panneaux solaires, optimisés pour les hautes altitudes, transforment la lumière en propulsion sans interruption diurne. Comparé à Solar Impulse, SolarStratos priorise la verticalité plutôt que l’endurance horizontale.

La structure en fibre de carbone assure rigidité et faible poids, essentiels pour exploiter les courants ascendants.

Le défi du vol à haute altitude et l’équipement du pilote

Le cockpit non pressurisé expose Domjan à un air raréfié et des températures descendant jusqu’à -50 °C. Il porte une combinaison pressurisée et un système à oxygène, similaires à ceux des pilotes de chasse. Ces équipements, testés lors de vols préparatoires, garantissent la sécurité face aux conditions extrêmes.

À 9 521 mètres, l’oxygène est vital pour éviter l’hypoxie. La combinaison maintient une pression corporelle stable, permettant un vol de plusieurs heures. Domjan, fort de son expérience sur PlanetSolar, gère ces contraintes avec pragmatisme.

Cette approche souligne les enjeux de sécurité dans l’aviation décarbonée, où la sobriété impose des adaptations techniques précises.

Stratégie de vol et utilisation des thermiques

SolarStratos opère comme un planeur motorisé, combinant énergie solaire et thermiques – ces courants d’air chaud ascendants. Le pilote recharge les batteries entre 4 000 et 5 000 mètres avant de poursuivre la montée. Cette tactique optimise l’ascension sans gaspillage énergétique.

Le vol du 12 août a franchi le cap des 100 heures cumulées cet été, après des dizaines de tests. En 2024, une campagne a échoué en raison de conditions météo défavorables, illustrant les obstacles loyalement : la dépendance au soleil et aux vents impose une planification rigoureuse. Pourtant, cette persévérance prouve l’adaptabilité du système.

Survolant les Alpes valaisannes, l’appareil exploite les reliefs pour gagner de l’altitude, démontrant une efficacité pragmatique en environnement réel.

Enjeux et perspectives pour l’aviation décarbonée

Derrière l’exploit, SolarStratos porte une mission plus large : inspirer une aviation respectueuse de la biosphère.

La mission de l’éco-aventurier Raphaël Domjan

Domjan, pionnier du bateau solaire PlanetSolar qui a bouclé un tour du monde en 2012, vise à « frapper les esprits » par des défis spectaculaires. Son projet promeut l’énergie solaire pour préserver la planète face au changement climatique. Il cible particulièrement la jeune génération, en montrant un vol silencieux et sans CO2.

« Dans le monde de demain, il sera encore possible de voler sans brûler de carburant, sans émettre de CO2, et que ce sera très silencieux. »

Raphaël Domjan, fondateur de SolarStratos.

Cette démarche s’inscrit dans une transition énergétique rationnelle, où l’innovation solaire remplace les énergies fossiles.

Objectif ultime : la stratosphère à l’énergie solaire

L’étape des 9 521 mètres pave la voie vers la stratosphère, à 25 000 mètres, où l’avion pourrait effectuer des missions de longue durée. À cette altitude, les panneaux solaires bénéficient d’une lumière plus intense, augmentant l’efficacité. Le projet explore ainsi des usages comme la surveillance environnementale sans impact carbone.

Pour l’Europe, cela aligne avec les objectifs de durabilité de l’Accord de Paris. Les avancées de SolarStratos pourraient influencer les politiques aéronautiques, favorisant des investissements en batteries et solaire. Cependant, scaler cette technologie pour des appareils multiplaces reste un défi majeur, nécessitant des progrès en densité énergétique.

Chronologie du projet et leçons de persévérance

Lancé il y a 10 ans par Domjan et Bertrand Piccard, le projet a accumulé des retards, dont l’échec de 2024 dû à des vents instables. Des vols de mise au point ont affiné la stratégie, culminant en 100 heures de vol cet été. Cette trajectoire illustre la réalité de l’innovation : itérations et adaptations face aux imprévus.

Aujourd’hui, SolarStratos symbolise une aviation adaptable, où la sobriété – moins de poids, plus d’efficacité – triomphe des obstacles. Pour les enjeux climatiques, il offre un modèle concret : des technologies existantes, appliquées avec pragmatisme, peuvent transformer un secteur polluant. L’équipe, forte de cet exploit, prépare déjà la prochaine étape stratosphérique.

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