Un nouveau rapport du groupe de réflexion sur l’énergie Ember, basé au Royaume-Uni, suggère que l’Union européenne pourrait économiser beaucoup d’argent sur les coûts du gaz en déployant des systèmes de stockage d’énergie par batterie (BESS) pour capturer l’énergie éolienne et solaire excédentaire. Selon le rapport, l’UE pourrait économiser jusqu’à 9 milliards d’euros par an d’ici 2030.
Le rapport est basé sur une analyse des prix de l’électricité et des données de production horaires.
Les données des projections d’Ember sont frappantes :
- L’économie de 9 milliards d’euros par an sur les coûts du gaz d’ici 2030 grâce au déploiement de BESS provient de l’éolien et du solaire, qui devraient générer un excédent de 183 TWh par an d’ici 2030, grâce à la production en milieu de journée et au déséquilibre de la demande entre le matin et le soir.
- Si les pays de l’UE transféraient cet excédent via le stockage et les interconnexions et remplaçaient la production de gaz fossile, la dépendance à l’égard du gaz importé diminuerait et des coûts d’achat de gaz d’une valeur estimée à 9 milliards d’euros seraient évités.
- Et ce, même si l’utilisation des combustibles fossiles diminue : Les combustibles fossiles ont produit 17 % d’électricité en moins au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023, soit la part la plus faible jamais atteinte dans l’approvisionnement en électricité de l’UE.
Les tendances actuelles et d’autres données précieuses confirment les données extrapolées :
- Entre août 2023 et juillet 2024, neuf pays de l’UE ont vu l’énergie solaire dépasser à elle seule 80 % de leur demande intérieure horaire.
- Pour le seul mois de juin 2024, l’Allemagne aurait pu éviter 36 GWh d’énergie fossile et jusqu’à 2,5 millions d’euros de coûts de carburant avec seulement 2 GW de batteries supplémentaires.
- Le rapport met en évidence une tendance en faveur de batteries de plus longue durée, passant des projets actuels d’une durée de 2 heures à des projets d’une durée de 4 heures dans toute l’Europe. Il note que les nouveaux appels d’offres pour le stockage créent une demande pour des projets d’une durée de 8 heures.
- Les avantages s’additionnent également pour les projets solaires : par exemple, en Espagne, au cours du premier semestre 2024, des prix nuls ou négatifs ont été constatés pendant 14 % des heures, contre 1 % des heures au cours du premier semestre 2023, et la tendance devrait se poursuivre.
Dans l’ensemble, les énergies renouvelables devraient satisfaire en moyenne 49 % de la demande horaire d’électricité de l’UE d’ici 2030, contre 27 % en 2023.
Réduire les obstacles, accroître la flexibilité
Le rapport fait état de plusieurs recommandations visant à élargir le stockage pour soutenir l’éolien et le solaire, notamment la suppression des obstacles réglementaires et l’amélioration de la planification du système pour permettre la colocalisation de l’énergie solaire avec les batteries. Selon M. Ember, les opérateurs de réseaux devraient également mettre à disposition des données granulaires et opportunes, telles que des cartes de capacité d’hébergement de réseaux, sur l’état du réseau afin d’aider à la prise de décisions en matière d’investissement.
En outre, le rapport suggère que les plans nationaux sur l’énergie et le climat envoient des signaux politiques plus forts pour soutenir la transition vers plus de stockage et de flexibilité du côté de la demande, également appelée « flexibilité propre ».
Le rapport et les recommandations qui en découlent mettent l’accent sur le soutien à cette flexibilité propre.