Stockage d’énergie sous-marin, un projet américano-allemand mise sur cette innovation

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La collaboration transatlantique entre les États-Unis et l’Allemagne pour développer des technologies de stockage d’énergie sous-marine a récemment reçu un financement de 7,7 millions de dollars. Ce projet prometteur vise à révolutionner le stockage de l’énergie renouvelable en adaptant le principe du stockage hydroélectrique pompé à l’environnement sous-marin.

Une innovation inspirée par le stockage hydroélectrique traditionnel

La technologie de stockage sous-marin reprend le fonctionnement classique des stations de pompage-turbinage, mais l’adapte aux profondeurs marines. Des sphères creuses en béton sont installées au fond de l’océan, à une profondeur de 600 à 800 mètres. Lorsque la demande énergétique est faible, l’eau est pompée hors des sphères, stockant ainsi de l’énergie potentielle. En période de forte demande, l’eau revient dans les sphères, entraînant des turbines qui génèrent de l’électricité.

Cette technologie, développée sous le projet StEnSea (*Stored Energy in the Sea*), offre des avantages considérables par rapport aux systèmes terrestres, notamment une empreinte écologique réduite et une meilleure acceptation sociale, puisqu’elle n’exige pas d’espace terrestre.

Un financement international pour un objectif commun

Le Département de l’Énergie des États-Unis (DOE) a octroyé 4 millions de dollars à Sperra, une entreprise américaine spécialisée dans les produits en béton imprimé en 3D. Cette somme permettra de concevoir, fabriquer et tester une unité de stockage d’énergie de 10 mètres de diamètre et de 0,5 MW / 0,6 MWh au large de la Californie.

En parallèle, le ministère allemand des Affaires économiques et de l’Action pour le climat (BMWK) a alloué 3,7 millions de dollars à Fraunhofer IEE et PLEUGER Industries pour développer les pompes et turbines nécessaires. Ces efforts conjoints visent à mettre en service un prototype fonctionnel d’ici 2026.

Des avantages environnementaux et économiques

Contrairement aux batteries, le stockage sous-marin ne dépend pas de matériaux critiques et peut être fabriqué localement à partir de béton et d’acier. Cette approche favorise également la création d’emplois régionaux, tout en réduisant l’impact environnemental des projets énergétiques. Les installations sont conçues pour être modulaires, permettant une flexibilité accrue et une adaptation à divers besoins énergétiques.

En outre, la technologie est particulièrement résiliente face aux risques climatiques tels que la montée des eaux, les inondations ou les incendies. Elle peut également être intégrée aux parcs éoliens offshore pour mutualiser les infrastructures et réduire les coûts.

Un potentiel immense pour le marché énergétique

Les analyses géographiques ont identifié de nombreuses zones côtières propices à cette technologie, notamment au large des États-Unis, du Brésil, de la Norvège et du Japon. Aux États-Unis, le potentiel offshore pour le stockage hydroélectrique pompé sous-marin est estimé à plus de 75 TWh, soit plus du double des capacités terrestres existantes.

Vers une transition énergétique accélérée

En intégrant cette technologie innovante, les partenaires américains et allemands espèrent décarboner davantage les réseaux électriques et réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Après les essais au large de la Californie, des démonstrations à plus grande échelle sont prévues pour attirer des investissements publics et privés. Cette initiative pourrait marquer un tournant majeur dans la gestion de l’énergie renouvelable et la résilience des réseaux électriques mondiaux.