Le marché des panneaux solaires en France présente une dynamique de croissance impressionnante, avec un total cumulé de 1 351 MW raccordés au réseau au troisième trimestre de 2024. Cependant, ce succès cache un ralentissement notable dans le secteur résidentiel, particulièrement en autoconsommation. Pourtant, avec des enjeux de dépendance à des fournisseurs étrangers et de politiques énergétiques européennes à redéfinir, l’impulsion dans l’industrie photovoltaïque est cruciale pour les années à venir.
État du marché solaire en France
En France, le secteur solaire continue de s’étendre, atteignant un total de 1 351 MW connectés au réseau au 3ème trimestre 2024. Selon les données d’Enedis, ce chiffre indique une croissance soutenue du secteur au niveau national. Malgré cette dynamique, l’autoconsommation résidentielle, qui concerne les installations inférieures à 36 kWc, a vu son taux de croissance décroître, passant de 20% en 2023 à 12% au 3ème trimestre 2024.
Installations et capacités
Le troisième trimestre de 2024 a enregistré 64 448 installations solaires en France, dont 61 064 avec une puissance inférieure ou égale à 36 kWc, totalisant 283 MW. Ce segment est majoritairement résidentiel avec 60 951 installations destinées à l’autoconsommation, cumulant 274 MW de puissance. Cela témoigne d’une adoption encore importante chez les particuliers, bien que la croissance ralentisse.
Les défis majeurs : dépendance et souveraineté énergétique
Un des principaux défis réside dans la domination chinoise sur le marché des composants photovoltaïques, la Chine produisant 80% de ces éléments au niveau mondial. Cela pose une problématique cruciale pour la souveraineté énergétique de l’Union européenne, renforçant l’appel des experts à pour des politiques énergétiques stratégiques visant à réduire cette dépendance.

Vers une stratégie européenne interventionniste
L’Académie des technologies suggère que l’Europe intensifie ses efforts pour revitaliser et sécuriser l’industrie photovoltaïque par des politiques interventionnistes. Philippe Malbranche, expert scientifique, met en valeur ce besoin impératif pour renforcer la souveraineté énergétique. Un tel interventionnisme pourrait dynamiser la production locale et offrir des alternatives viables à l’importation chinoise.
Les enjeux économiques et réglementaires
En 2025, la France est prête à mettre en place une TVA réduite à 5,5% pour les installations solaires intégrant une batterie ou un système de gestion intelligente. Ce projet de loi de finances pourrait favoriser l’équipement des foyers en technologies avancées, promouvant ainsi l’autonomie énergétique. Cependant, une baisse prévue des tarifs réglementés de vente de l’électricité en février 2025 pourrait nuire à l’attrait des investissements privés dans le photovoltaïque, en modifiant l’équilibre coût-bénéfice pour les consommateurs.
Perspectives et objectifs climatiques
Les perspectives à long terme engagent la France à atteindre entre 100 et 200 GW de capacités photovoltaïques d’ici 2050 pour se conformer à ses objectifs climatiques. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, il est essentiel non seulement de maintenir mais aussi d’accélérer le développement des énergies renouvelables, avec un focus accru sur l’innovation et l’intégration technologique.
Mobilisation et soutien publics
Actuellement, l’opinion publique reste largement en faveur du photovoltaïque, avec 80% des ménages recomposant les panneaux solaires. Ce soutien témoigne de la prise de conscience collective autour des enjeux environnementaux et énergétiques. Pour capitaliser sur ce soutien et surmonter les obstacles identifiés, une mobilisation concertée entre gouvernement, industrie et consommateurs est nécessaire.
En conclusion, si le marché solaire français montre des signes encourageants de croissance, la dynamique doit être soutenue par des mesures stratégiques renforcées, visant à renforcer la souveraineté énergétique et réduire la dépendance aux importations. Une telle démarche contribuera aux objectifs climatiques à long terme de la France et de ses partenaires européens.