Les énergies renouvelables en Europe : Progrès majeurs et défis pour 2025

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Les énergies renouvelables représentent un pilier central de la transition énergétique mondiale et européenne. Pourtant, leur déploiement n’est pas uniforme sur le territoire européen ni en France. Quels progrès ont été réalisés et quels défis restent à relever en 2024 ? Cet article analyse les enjeux liés au développement des énergies renouvelables dans ces régions.

État des lieux des énergies renouvelables en Europe

L’année 2023 a vu les énergies renouvelables atteindre 24,5 % de la consommation énergétique de l’Union européenne. Bien que ce chiffre constitue un record, il reste en deçà de l’objectif de 42,5 % que l’UE s’est fixé pour 2030, tel que stipulé dans la directive révisée sur les énergies renouvelables (RED). Cette directive, adoptée par l’UE, fixe des cibles contraignantes de part d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale et propose des objectifs spécifiques par secteur et type de filière. Parmi les pays de l’UE, la Suède se démarque avec près de 57 % de sa consommation provenant de sources renouvelables, grâce notamment aux biocarburants, à l’hydraulique et à l’énergie éolienne.

La directive RED prévoit de stimuler l’investissement dans tous les segments des énergies renouvelables, y compris des mesures spécifiques pour l’industrie éolienne. Cependant, ces objectifs ambitieux font face à des défis variés, notamment liés au financement, à la logistique et à l’acceptabilité sociale. En réponse à cela, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé un ensemble de mesures visant à soutenir le secteur éolien, sans toutefois préciser de calendrier spécifique.

Progression des énergies renouvelables en France

En France, en 2023, les énergies renouvelables représentent 22,2 % de la consommation finale brute d’énergie, selon les normes de la directive européenne UE 2018/2001. Cela marque une hausse de 1,7 point par rapport à l’année précédente. Le développement des capacités de production dans diverses filières renouvelables, telles que l’éolien, le solaire photovoltaïque et les pompes à chaleur, a contribué à cette progression. Malgré ces avancées, la France occupait la 15e place de l’Union européenne pour la part d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique en 2022.

Les parcs photovoltaïques et éoliens montrent une croissance encourageante. En septembre 2024, la puissance du parc photovoltaïque français atteint 23,7 GW et la production pour les trois premiers trimestres s’élève à 21,1 TWh, soit 6,2 % de la consommation électrique française. Pour le même trimestre de 2024, le parc éolien inscrit une puissance de 24,5 GW, produisant 34 TWh d’électricité, soit 14,8 % de l’énergie consommée sur cette période.

Barrages et installations biométhane : des contributions clés

Les efforts en termes de biométhane et biogaz jouent un rôle significatif dans le mix énergétique français. Au troisième trimestre de 2024, 710 installations injectaient du biométhane dans les réseaux de gaz naturel, équivalant à 13,1 TWh/an. Parallèlement, la production d’électricité à partir de biogaz a atteint 2,3 TWh au cours des trois premiers trimestres de 2024, représentant 0,7 % de la consommation électrique nationale.

Les installations de biométhane sont principalement constituées de petites unités dont 92 % relèvent de la méthanisation, un processus crucial pour maximiser la capacité du parc à puiser dans les ressources renouvelables. De plus, l’intérêt pour la pyrogazéification augmente, avec des projets en cours pour produire 736 GWh/an de méthane synthétique.

Les enjeux tarifaires : une incitation ou un frein ?

Les tarifs de l’électricité restent un élément crucial du débat sur les énergies renouvelables en Europe. En 2023, le prix moyen de l’électricité pour les ménages français a augmenté de 14,5 %, principalement en raison de tensions sur les marchés de l’énergie, exacerbées par des événements géopolitiques tels que la guerre en Ukraine. Cette augmentation modérée a néanmoins été contrôlée grâce au bouclier tarifaire, un dispositif permettant de limiter l’impact sur les consommateurs.

En début de l’année 2024, la baisse des prix du gaz et de l’électricité pour les entreprises a montré une certaine détente sur les marchés de gros, réduisant les tarifs de respectivement 11,8 % et 7,8 %. Cependant, la suppression du taux réduit de l’accise a contribué à augmenter le prix de l’électricité pour les ménages de 8 % au premier semestre. Cette hausse suscite des inquiétudes sur l’acceptabilité sociale des projets de transition énergétique et leur impact sur le portefeuille des consommateurs.

Conclusion : vers une transition accélérée

La transition énergétique représente un défi complexe qui nécessite l’alliance de politiques ambitieuses, d’avancées technologiques et d’un soutien social robuste. La France, avec ses progrès en énergies renouvelables, se trouve sur une trajectoire encourageante mais doit encore redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs européens et répondre à ses propres ambitions climatiques. Au-delà de la production d’énergie, l’enjeu se situe également dans sa consommation intelligente et durable afin de soutenir l’économie et les ménages tout en protégeant l’environnement.