Orano et Navoiyuran ont signé un accord pour développer industriellement le gisement d’uranium de South Djengeldi en Ouzbékistan. Ce projet, porté par leur coentreprise Nurlikum Mining, prévoit une production annuelle pouvant atteindre 700 tonnes d’uranium sur plus d’une décennie. ITOCHU Corporation fait son entrée comme actionnaire minoritaire dans cette initiative qui renforce la position stratégique d’Orano sur le marché mondial de l’uranium.
Le projet South Djengeldi : une nouvelle source d’uranium pour Orano
Un partenariat stratégique en Ouzbékistan
Le projet South Djengeldi s’inscrit dans une dynamique de collaboration entre le groupe français Orano et l’entreprise ouzbèke Navoiyuran. La coentreprise Nurlikum Mining, créée en 2019, porte ce projet d’extraction d’uranium situé dans le désert de Kyzylkum en Ouzbékistan. Le récent accord signé entre les deux partenaires marque une étape décisive dans le développement industriel du gisement.
Cette initiative s’appuie sur un accord-cadre plus large signé en 2022 entre Orano et l’État ouzbek, visant à renforcer leur coopération dans le secteur de l’uranium. L’entrée de ITOCHU Corporation comme actionnaire minoritaire dans le projet apporte une dimension supplémentaire à ce partenariat international.
Un potentiel significatif pour la production d’uranium
Les premières estimations du projet South Djengeldi sont prometteuses. Le Ministère de l’Industrie minière et de la géologie de l’Ouzbékistan a enregistré officiellement 12 500 tonnes de ressources uranifères, bien que ces chiffres n’aient pas encore été confirmés selon les normes internationales JORC. Le programme d’exploration en cours vise à doubler ces ressources minérales.
La production annuelle maximale est estimée à 700 tonnes d’uranium, avec une durée d’exploitation prévue pour s’étendre sur plus d’une décennie. Cette capacité productive représente un apport significatif pour Orano, qui cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement et à renforcer sa position sur le marché mondial de l’uranium.

Technologies et méthodes d’extraction
La récupération in situ comme méthode privilégiée
Le projet South Djengeldi utilisera la méthode de récupération in situ (ISR), une technique d’extraction particulièrement adaptée aux gisements sableux d’Ouzbékistan. Cette méthode, utilisée dans le pays depuis les années 1990, présente plusieurs avantages environnementaux par rapport aux méthodes conventionnelles d’extraction minière.
La récupération in situ consiste à injecter une solution dans la roche contenant l’uranium, permettant de dissoudre le minerai qui est ensuite pompé à la surface pour traitement. Cette technique minimise les perturbations de surface et réduit considérablement la production de déchets miniers, tout en optimisant l’extraction dans des gisements de basse teneur.
L’expertise technique d’Orano au service du projet
Orano apporte son expertise géologique et technique dans le développement du projet South Djengeldi. Le groupe français, anciennement Areva, possède une solide expérience dans l’exploitation de gisements d’uranium par récupération in situ, notamment au Kazakhstan et en Mongolie.
Cette expertise sera déterminante pour optimiser l’extraction et maximiser la production tout en respectant les normes environnementales et de sécurité. La collaboration avec Navoiyuran, qui joue le rôle d’opérateur du projet, permet de combiner l’expertise internationale d’Orano avec la connaissance locale du partenaire ouzbek.
Implications économiques et stratégiques
L’Ouzbékistan comme acteur majeur de la production d’uranium
Ce projet consolide la position de l’Ouzbékistan comme cinquième producteur mondial d’uranium, représentant environ 7% de la production globale. Le pays dispose d’une longue tradition minière dans ce secteur et cherche à développer ses ressources pour répondre à la demande croissante de combustible nucléaire.

Pour l’économie ouzbèke, le développement du gisement de South Djengeldi représente non seulement des revenus d’exportation supplémentaires, mais aussi des opportunités d’emploi et de développement économique dans la région. La collaboration avec des partenaires internationaux comme Orano et ITOCHU Corporation facilite également le transfert de technologies et de compétences.
Une diversification stratégique pour Orano
Pour Orano, ce projet s’inscrit dans une stratégie de diversification géographique de ses sources d’approvisionnement. Déjà présent au Canada, au Niger et au Kazakhstan, le groupe renforce sa présence en Asie centrale avec ce nouveau projet ouzbek.
Cette diversification est cruciale dans le contexte actuel de tension sur le marché de l’uranium, où les questions de sécurité d’approvisionnement sont devenues primordiales pour les opérateurs de centrales nucléaires. En développant de nouvelles sources de production, Orano consolide sa position de fournisseur fiable pour ses clients internationaux.
Le rôle d’ITOCHU Corporation
L’entrée d’ITOCHU Corporation comme actionnaire minoritaire dans le projet apporte une dimension asiatique supplémentaire à cette initiative. Ce conglomérat japonais, actif dans de nombreux secteurs dont les ressources naturelles, voit dans l’uranium ouzbek une opportunité d’investissement stratégique.
La participation d’ITOCHU pourrait également faciliter l’accès au marché asiatique pour l’uranium produit à South Djengeldi, notamment au Japon où la relance du programme nucléaire augmente les besoins en combustible.
À retenir
- Orano et Navoiyuran développent le gisement d’uranium de South Djengeldi en Ouzbékistan
- Le projet prévoit une production annuelle maximale de 700 tonnes d’uranium sur plus de 10 ans
- Les ressources estimées s’élèvent à 12 500 tonnes, avec un programme d’exploration visant à doubler ce chiffre
- La méthode de récupération in situ sera utilisée pour l’extraction
- ITOCHU Corporation entre comme actionnaire minoritaire dans le projet
- Cette initiative renforce la position de l’Ouzbékistan comme 5ème producteur mondial d’uranium









