Les politiques énergétiques politisées ne fonctionnent pas

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Les politiques énergétiques politisées ne fonctionnent pas, mais un système meilleur est possible. L’association du sectarisme politique aux demandes extraordinaires imposées à notre réseau électrique, dues à la croissance des besoins et à l’évolution des sources d’énergie, constitue une recette pour un échec retentissant. Les désaccords sur la politique énergétique continuent de diviser l’opinion publique et les décideurs. Face à cette situation, il est essentiel d’identifier des points communs qui maximiseront les chances de succès de tout le système et assureront ainsi la fiabilité du réseau électrique.

Un objectif commun : un réseau fiable, propre et abordable

La politique énergétique doit viser à construire un système électrique fiable, propre et économique qui profite à tous, couvrant toutes les étapes, de la production à la transmission et la distribution. Pour y parvenir, plusieurs mesures s’imposent : augmenter la production d’énergie, développer de nouveaux pipelines pour soutenir l’économie croissante, et déployer davantage de lignes de transmission pour acheminer l’énergie des lieux de production vers les centres de consommation.

Un élément clé de l’expansion réussie du système énergétique est l’optimisation conjointe de l’utilisation de toutes nos infrastructures énergétiques. La politique doit adopter une approche inclusive qui dépasse les affrontements partisans, évitant le schéma où un camp l’emporte au détriment de l’autre.

Les retards : un obstacle majeur à la fiabilité du système

L’approche antagoniste actuelle a pour conséquence de bloquer des projets cruciaux de production et d’infrastructures énergétiques, paralysés par des retards liés aux autorisations, au choix des sites et à des litiges sans fin. Cela peut entraîner un cercle vicieux qui accroît les risques pour la fiabilité du système.

De nombreux projets ont subi des retards incroyables. Certaines lignes de transmission ont mis jusqu’à 17 ans pour finaliser le processus d’implantation et de permis. Des milliers de gigawatts d’énergie propre et à bas coût restent coincés dans des files d’attente d’interconnexion, incapables de rejoindre le réseau. Même lorsqu’ils y parviennent, ces projets risquent de ne pas voir le jour en raison d’oppositions locales et de défis réglementaires. Au cours des cinq dernières années, au moins trois grands pipelines de gaz naturel inter-États ont été annulés à cause de litiges et de retards de siting incessants.

Ce niveau de retard ne permettra jamais de garantir un système fiable, peu importe les sources d’énergie utilisées. Le processus de planification et de délivrance des permis tel qu’il existe aujourd’hui ne reconnaît pas les avantages d’un réseau élargi et modernisé.

Les consommateurs : les premières victimes des échecs du système

Les consommateurs, qui assument le coût des nouvelles infrastructures et subissent les défaillances du système, ne doivent pas accepter un futur où l’électricité serait moins fiable et plus coûteuse. Sans compromis et solutions réalistes, c’est pourtant ce que nous risquons de voir se produire.

Nous devons plutôt exploiter les outils disponibles pour optimiser l’expansion du réseau et la planification des ressources en matière de fils et de pipelines, identifier les besoins en infrastructures de production et de transmission, et conserver les ressources nécessaires pour garantir un système fiable.

Optimisation et nouvelles technologies : des solutions réalistes

Par exemple, il est important d’optimiser l’utilisation des lignes de transmission existantes grâce aux technologies d’amélioration du réseau et au remplacement de conducteurs tout en ajoutant de nouvelles infrastructures de transmission. Les opérateurs de réseau et les régulateurs doivent s’assurer que les producteurs d’énergie puissent récupérer leurs coûts tout en respectant des normes de fiabilité obligatoires. Par ailleurs, les règles du marché doivent reconnaître les nouvelles technologies et mieux rémunérer les ressources — qu’il s’agisse des producteurs ou des installations de transmission — pour les services qu’elles fournissent dans un mix énergétique en constante évolution.

Réforme des autorisations et soutien législatif

De façon plus fondamentale, il est crucial de réformer le processus de choix des sites et des permis pour construire plus efficacement et à moindre coût des infrastructures linéaires indispensables. Le processus de siting et de délivrance des permis pour les transmissions doit être mis sur un pied d’égalité avec celui des pipelines de gaz naturel, et la période d’examen judiciaire des décisions fédérales devrait être raccourcie tout en intégrant un travail de sensibilisation auprès des communautés et des propriétaires fonciers. Afin de stimuler l’investissement dans le développement du système énergétique, toutes les parties de la chaîne de valeur énergétique doivent bénéficier de certitude, faute de quoi notre infrastructure énergétique ne pourra pas répondre aux besoins actuels.