La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé que les heures creuses seront repositionnées en 2025 pour mieux s’adapter aux nouveaux besoins énergétiques. Actuellement placées autour des créneaux de 7-8h et 17h, ces heures devraient être redéfinies pour suivre les pics de consommation plus significatifs, comme ceux de l’après-midi, surtout en période estivale. Cette refonte vise à optimiser leur utilisation pour le consommateur et à accroître l’attractivité des véhicules électriques.
Le contexte des heures creuses
Le dispositif heures pleines/heures creuses permet aux abonnés d’obtenir un tarif avantageux à certaines périodes de la journée, encourageant ainsi une consommation d’électricité durant les créneaux de faible demande. Si ce mécanisme était initialement conçu pour équilibrer la demande sur le réseau, il se révèle aujourd’hui moins cohérent avec les nouveaux modes de vie et les dynamiques de consommation.
À ce jour, pour que cet abonnement soit intéressant, il est nécessaire de consommer environ 30% de son électricité durant les heures creuses. Cependant, nombreux sont les ménages à ne pas atteindre cette proportion, rendant l’option parfois plus coûteuse que le tarif de base, ce qui incite la CRE à réviser les plages horaires pour cet abonnement.
Pourquoi repositionner les heures creuses ?
Les choix actuels des heures creuses coïncident parfois avec des périodes de hausse de la demande, notamment autour de 17h. Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, souligne que les nouveaux aménagements prévoient notamment d’incorporer des créneaux creux durant l’après-midi en été. Cette décision permettrait de tirer parti des heures de production solaire, réduisant ainsi les coûts de production d’électricité et l’impact environnemental.
Les foyers dotés de véhicules électriques pourraient particulièrement bénéficier de ces changements, en optimisant leur recharge lors des nouvelles heures creuses. En effet, ces modifications offrent davantage de flexibilité pour programmer leurs appareils lessiviels, de chauffage ou de climatisation à des moments stratégiques.
La modification des tarifs réglementés
En parallèle de la refonte des heures creuses, une baisse significative de 14% du tarif réglementé de l’électricité a été annoncée pour février 2025, représentant une réduction annuelle d’environ 200 euros sur une facture moyenne de 1400 euros. Cette diminution est le fruit d’une approche tarifaire prenant en compte les fluctuations des prix du marché sur les deux dernières années. Face à la volonté de certaines instances de supprimer ce tarif réglementé, la CRE défend son utilité en évitant d’importantes variations de factures pour les ménages.
Un impact à long terme sur les consommateurs
Au-delà des ajustements tarifaires, ces changements visent à encourager une consommation d’électricité plus respectueuse de l’environnement. Ils favorisent également les énergies renouvelables, telles que le solaire, en synchronisant les heures creuses avec les périodes de production maximales. Les consommateurs seront informés en temps voulu par leurs fournisseurs d’énergie des nouvelles plages horaires et seront encouragés à reprogrammer leur électroménager en conséquence.
Un défi pour le réseau électrique
Le repositionnement des heures creuses exigera également des adaptations du côté technique, avec une gestion efficace du réseau électrique pour assurer la stabilité de l’approvisionnement et éviter des surcharges imprévues. Le CRE souligne que cette mise à jour des horaires doit non seulement être avantageuse pour le consommateur, mais également jouer un rôle clé dans l’optimisation des infrastructures énergétiques, un défi de taille à l’heure de la transition énergétique.
Conclusion : vers une consommation plus intelligente
Le repositionnement du système heures creuses est une opportunité pour les consommateurs de réaliser des économies substantielles tout en contribuant à la durabilité énergétique. Bien que cette mutation puisse exiger une réorganisation des habitudes de consommation, elle traduit une évolution nécessaire pour s’adapter aux nouvelles réalités énergétiques. Pour pleinement bénéficier de ces nouveautés, une sensibilisation accrue des utilisateurs et un accompagnement de la CRE seront essentiels.
En définitive, cette refonte s’inscrit dans un mouvement plus global vers une gestion énergétique toujours plus rationnelle et éco-responsable, reflet des priorités actuelles mais aussi des enjeux à venir pour le secteur de l’électricité en France et en Europe.
