Les infrastructures de transmission d’électricité jouent un rôle crucial dans la transition énergétique mondiale. Pourtant, le manque d’investissement dans ces infrastructures entraîne des coûts significatifs, tant sur le plan économique qu’environnemental. Les réseaux de transmission, ou transport d’électricité, permettent de transporter l’électricité produite dans les centrales les plus efficaces vers les centres de consommation, réduisant ainsi les coûts énergétiques et limitant l’usage des combustibles fossiles. De plus, un réseau bien intégré renforce la résilience face aux catastrophes naturelles et autres perturbations.
Notez que l’on parle de « transmission d’électricité » pour décrire spécifiquement le transport d’énergie à haute tension sur de longues distances, reliant les grandes centrales aux sous-stations. Ce terme est souvent utilisé dans un contexte technique. Le « transport d’électricité », quant à lui, est une expression plus générale qui inclut non seulement la transmission à haute tension, mais aussi l’acheminement de l’électricité jusqu’aux consommateurs via le réseau de distribution. Selon le contexte et le public, l’un ou l’autre terme peut être plus approprié.
L’importance de la transmission pour la transition énergétique
Pour atteindre les objectifs de décarbonation, il est essentiel de construire de nouvelles lignes de transmission. Les sources d’énergie renouvelable, comme l’éolien et le solaire, sont souvent situées loin des grandes zones urbaines. Le développement de ces infrastructures permettrait de transporter cette énergie propre des régions où elle est produite vers les centres de consommation, évitant ainsi de recourir à des centrales à combustibles fossiles plus coûteuses et plus polluantes. De plus, la transition vers des technologies comme les véhicules électriques nécessite une capacité accrue de transmission pour répondre à la demande croissante en électricité.
Un coût élevé lié aux contraintes actuelles
Le retard dans le développement des infrastructures de transmission se traduit par l’utilisation fréquente de centrales plus coûteuses et inefficaces. Cela représente une perte économique importante et freine la transition énergétique. De plus, sans lignes adéquates, de grandes quantités d’énergie renouvelable sont souvent gaspillées, car le réseau ne peut pas l’acheminer là où elle est nécessaire. Des fluctuations imprévues des prix des combustibles fossiles, comme le gaz naturel, accentuent encore les impacts négatifs de cette inefficacité.
Les intérêts économiques en jeu
L’extension du réseau de transmission redistribue les revenus entre les différents acteurs du marché de l’énergie. Les producteurs d’énergie renouvelable sont les principaux bénéficiaires d’un réseau de transmission mieux intégré, avec des revenus plus élevés grâce à une utilisation accrue de leurs capacités. À l’inverse, les grandes entreprises qui exploitent des centrales traditionnelles dans des zones où la transmission est limitée risquent de perdre des parts de marché, car leur électricité deviendrait moins compétitive face à des sources plus propres et moins chères.
Blocages et obstacles à la construction de nouvelles lignes
Les oppositions à la construction de nouvelles infrastructures de transmission ne se limitent pas aux considérations environnementales ou à l’acquisition de droits fonciers. Les entreprises dont les revenus dépendent des contraintes actuelles du réseau peuvent user de leur influence pour freiner ces projets. Cela se traduit par des actions légales, des recours bureaucratiques, ou la construction de nouvelles capacités de production dans des zones déjà saturées, rendant moins pressant le besoin de nouvelles lignes.
Des défis multiples : gouvernance et complexité
La planification et la construction de nouvelles infrastructures de transmission sont rendues difficiles par la complexité des systèmes de gouvernance et le partage des coûts entre les régions. Divers organismes de régulation, à la fois nationaux et régionaux, participent à ce processus, rendant les décisions lentes et difficiles. De plus, les acteurs établis du marché de l’énergie ont souvent un rôle déterminant dans ces processus, ce qui leur permet d’exercer une influence sur les choix en matière d’infrastructure.
Repenser les règles pour aligner les intérêts
Pour que les projets de transmission avancent dans l’intérêt collectif, il est essentiel de revoir la gouvernance des réseaux électriques. Cela passe par des réformes qui alignent les intérêts privés des entreprises énergétiques avec les objectifs sociétaux de décarbonation et de réduction des coûts pour les consommateurs. Des règles plus transparentes et une meilleure coordination entre les différentes autorités régulatrices sont nécessaires pour surmonter les obstacles actuels et accélérer la transition vers une énergie propre et durable.