Les marchés de l’énergie en Europe ont montré des signes de stabilisation notable au deuxième trimestre 2024, selon le dernier rapport trimestriel de la Commission européenne. L’amélioration des fondamentaux, notamment la hausse de la production d’énergie renouvelable et la baisse des prix du gaz, a permis de faire baisser les prix de gros de l’électricité, avec une moyenne de 60 €/MWh, soit une réduction de 33 % par rapport au deuxième trimestre de l’année précédente. De plus, la production renouvelable a atteint un record de 52 % de l’électricité totale, marquant une étape historique pour l’Europe dans sa transition énergétique.
Un mix électrique de plus en plus vert
La part des énergies renouvelables dans la production électrique européenne a connu une hausse impressionnante, passant de 46 % au deuxième trimestre 2023 à 52 % en 2024. Cela a été largement soutenu par une augmentation de 20 % de la production solaire et une montée de 37 % de l’éolien offshore, ce qui a permis une baisse concomitante de l’utilisation des combustibles fossiles. Par exemple, la production d’électricité à base de gaz a chuté de 24 % et celle à base de charbon de 26 %, soulignant l’impact de la transition énergétique.
Une situation contrastée selon les pays
Les prix de l’électricité ont chuté dans l’ensemble de l’Union européenne, mais les variations ont été notables selon les pays. La France a enregistré la plus forte diminution annuelle (-66 %), grâce à la disponibilité accrue de son parc nucléaire, tandis que des pays comme la Lettonie et l’Estonie ont observé des baisses beaucoup plus modestes, de seulement 6 % et 2 %, respectivement. Parallèlement, la consommation d’électricité a légèrement augmenté (+1 %), restant cependant en deçà des niveaux d’avant-crise de 2022.
Ventes de véhicules électriques : une légère baisse
Bien que le marché des véhicules électriques en Europe reste solide, le deuxième trimestre 2024 a vu une légère baisse des ventes, avec 567 000 nouvelles immatriculations, soit une diminution de 5 % par rapport à l’année précédente. Malgré cette baisse, les véhicules électriques représentent toujours 20 % des nouvelles ventes de voitures en Europe, un chiffre qui reste supérieur à celui des États-Unis (10 %), mais inférieur à la part impressionnante de 51 % observée en Chine.
Prix négatifs : un défi pour l’avenir
Le rapport met également en lumière un phénomène de plus en plus fréquent : les heures de prix négatifs sur les marchés de gros. Le deuxième trimestre 2024 a enregistré 4166 heures de prix négatifs, soit une augmentation de 189 % par rapport à 2023, ce qui souligne l’importance croissante de l’adaptabilité et de la flexibilité du réseau. Ces prix négatifs résultent d’une surproduction renouvelable combinée à une demande modérée, nécessitant des solutions comme le stockage d’énergie et des mécanismes de réponse à la demande.
Comparaisons internationales
À l’international, les prix de l’électricité continuent de varier. Aux États-Unis, les prix de gros ont baissé de 14 % pour atteindre une moyenne de 27 €/MWh, tandis qu’au Japon, ils ont augmenté de 6 %, atteignant 61 €/MWh, en raison de la dépendance aux combustibles fossiles. L’Australie a vu ses prix augmenter de 20 %, tandis que les prix en Inde sont restés stables.
Globalement, le rapport de la Commission européenne souligne la complexité de la transition énergétique, marquée par des progrès notables mais aussi des défis persistants. La poursuite de la baisse des énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables restent cruciaux pour atteindre les objectifs climatiques de l’Union européenne.