La Commission de régulation de l’énergie (CRE) pilote une réforme majeure des heures creuses (HC) qui touchera 11 millions de foyers français dès novembre 2025. Ce changement, intégré au Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE 7), vise à adapter les plages tarifaires à l’essor de la production photovoltaïque. Les consommateurs devront décaler leurs usages vers l’après-midi pour mieux lisser les consommations et intégrer l’énergie solaire.
À retenir
- La réforme concerne 11 millions de foyers sur 14,5 millions d’abonnés à l’option heures pleines-heures creuses (HP/HC) classique.
- Les heures creuses restent à huit par jour, avec au moins cinq la nuit et jusqu’à trois en journée entre 11h et 17h.
- Déploiement progressif d’novembre 2025 à fin 2027, géré par Enedis.
- Objectif : favoriser la production solaire et réduire les pics de consommation matinaux et vespéraux.
- Clients non impactés : options Base, Tempo, heures super-creuses ou week-end, et réseaux en Corse et Outre-mer.
Cette réforme des heures creuses illustre l’adaptabilité du système électrique français face à la transition énergétique. Elle répond à l’évolution du mix électrique, marqué par l’essor de l’énergie solaire décentralisée, pour promouvoir une consommation plus efficace et sobre. Importante pour les ménages et professionnels concernés, elle permet de maîtriser les coûts d’acheminement tout en soulageant le réseau, évitant des investissements coûteux en renforcement. À l’heure où la France accélère son intégration des renouvelables, cette mesure pragmatique offre des clés pour ajuster les usages quotidiens sans alourdir les factures à moyen terme.
La réforme des heures creuses, un chantier national piloté par la CRE
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) impulse une transformation structurante des tarifs heures pleines-heures creuses dans le cadre du TURPE 7.
L’origine et le cadre réglementaire du changement
Le dispositif heures pleines-heures creuses (HP/HC), créé dans les années 1960 pour lisser la demande autour de la production nucléaire nocturne, s’avère désuet face au développement des renouvelables. La CRE intègre cette réforme au projet de décision sur le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité, applicable sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ce cadre réglementaire vise à aligner les tarifs sur les réalités actuelles du mix électrique, favorisant ainsi une consommation programmable adaptée à la production photovoltaïque.
Le public ciblé et les clients non concernés
Environ 14,5 millions de compteurs, soit 40 % des clients résidentiels ou petits professionnels, sont équipés de l’option HP/HC classique, incluant le Tarif Bleu d’EDF et les offres similaires d’Engie ou autres fournisseurs. Parmi eux, 11 millions de foyers verront leurs horaires modifiés, les 3,5 millions restants ayant déjà des plages conformes ou nocturnes de 23h à 7h. Les options Base, Tempo d’EDF, heures super-creuses ou week-end, ainsi que les réseaux de Corse et des Outre-mer, échappent à cette réforme.
Chronologie du déploiement
La mise en œuvre débutera le 1er novembre 2025 et s’étendra jusqu’à fin 2027, avec Enedis, gestionnaire couvrant 95 % du territoire, reprogrammant les compteurs communicants (Linky) sur deux ans. Les fournisseurs recevront la liste des compteurs impactés six mois à l’avance et informeront les abonnés un mois avant le changement effectif. Cette progressivité permet une adaptation graduelle des usages domestiques et professionnels.

L’après-midi, nouvelle période clé : la raison d’une évolution majeure
L’introduction d’heures creuses en journée répond à la nécessité de repenser les courbes de charge pour une plus grande efficacité du réseau électrique.
Désuétude du modèle historique HP/HC
Le schéma initial des années 1960, conçu pour valoriser l’électricité nucléaire de nuit et atténuer les pics diurnes, ne cadre plus avec l’augmentation de la production solaire. La demande reste concentrée le matin de 7h à 11h et le soir de 17h à 23h, surchargeant le réseau malgré l’abondance d’énergie verte en milieu de journée. Cette réforme introduit une saisonnalité dans les plages tarifaires pour mieux exploiter les ressources disponibles.
L’essor de la production solaire comme moteur du changement
La France produit une part croissante d’électricité photovoltaïque, avec un pic entre 11h et 16h, rendant cette période plus propice à la consommation. La CRE observe que l’énergie solaire, bon marché et décentralisée, modifie le mix électrique en faveur des renouvelables. Inciter à décaler les consommations programmables vers ces créneaux diurnes permet d’optimiser l’utilisation de cette production abondante.
La période entre 11h et 17h est devenue plus propice qu’avant pour consommer l’électricité, grâce à l’essor du photovoltaïque décentralisé.
Analyse de la CRE sur l’adaptation des tarifs.
Le triple bénéfice : client, réseau et maîtrise des coûts
Les clients gagnent deux moments tarifaires réduits par jour, favorisant une sobriété énergétique sans perte de confort. Le lissage des consommations allège les tensions sur le réseau électrique, diminuant le besoin de renforcement coûteux. À terme, cette mesure devrait contenir les coûts d’acheminement via le TURPE 7, stabilisant les factures pour les ménages et professionnels.
Nouveaux horaires et répartition saisonnière (2025-2027)
La structure des huit heures creuses quotidiennes évolue pour intégrer une flexibilité saisonnière, tout en préservant une base nocturne stable.
La nouvelle structure des 8 heures creuses quotidiennes
Le volume d’heures creuses reste fixé à huit par jour pour tous les abonnés HP/HC. Au minimum cinq heures consécutives s’étendent la nuit, généralement de 23h à 7h, inchangées toute l’année. Jusqu’à trois heures supplémentaires se positionnent obligatoirement entre 11h et 17h, adaptées aux spécificités locales par Enedis.

Variation des plages horaires entre été et hiver
En été, du 1er avril au 31 octobre, jusqu’à trois heures creuses diurnes maximisent l’usage de la production solaire abondante. En hiver, du 1er novembre au 31 mars, les huit heures se concentrent souvent la nuit, compte tenu de la faible luminosité et de la demande accrue. Cette saisonnalité des plages tarifaires assure une durabilité du système face aux variations climatiques.
Les plages 7h-11h et 17h-23h strictement HP
Les périodes de 7h à 11h et de 17h à 23h deviennent exclusivement heures pleines, correspondant aux pics historiques de consommation. Cette définition stricte des heures pleines vise à décourager les usages intempestifs durant ces créneaux surchargeés. Les gestionnaires de réseaux ajustent les horaires exacts par foyer pour un lissage optimal de la courbe de charge.
Les impacts pratiques pour les 11 millions de foyers concernés
Les changements exigent une révision des habitudes pour les appareils énergivores, bien que certains s’adaptent sans intervention.
Nécessité de décaler les consommations programmables
Les ménages doivent reporter les cycles de lave-linge, lave-vaisselle ou recharge de véhicule électrique vers 11h-17h. Les six millions de foyers disposant déjà de deux plages creuses conservent cet avantage, tandis que les autres gagnent en modulation. Les fournisseurs conseilleront selon les profils de consommation pour une adaptation pragmatique.
Les appareils qui s’adaptent automatiquement
Les ballons d’eau chaude reliés au compteur Linky ajusteront leurs cycles automatiquement aux nouveaux créneaux. Cependant, les programmateurs manuels nécessiteront une reconfiguration manuelle par l’utilisateur. Cette compatibilité automatique limite les perturbations pour la majorité des installations modernes.
Conseils aux clients et compatibilité avec le solaire
Les abonnés vérifieront leurs plages actuelles via leur espace client ou facture pour anticiper les modifications. Pour les foyers équipés de panneaux solaires, les heures creuses diurnes complètent idéalement la production locale lors de jours nuageux. Malgré ces atouts, certains utilisateurs expriment des réserves sur la complexité d’ajustement pour les appareils non connectés, soulignant la nécessité d’un accompagnement renforcé par les fournisseurs pour une transition fluide.
En fin de compte, cette réforme incite à une gestion plus adaptative des usages, alignée sur les impératifs de durabilité énergétique.










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