L’électrification transforme l’industrie minière pour réduire son empreinte carbone

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La transition vers l’électrification dans le secteur minier se révèle être une avancée majeure qui pourrait bouleverser l’industrie. Ce mouvement global vers un avenir plus durable est illustré par l’importante commande passée par Fortescue Metals à un fabricant chinois, ainsi que par des initiatives locales dans les mines canadiennes et européennes. Ces efforts convergent vers un objectif commun : réduire l’utilisation de combustibles fossiles et les émissions de CO2 tout en augmentant l’efficacité et la productivité des opérations minières.

L’électrification soutenue par des investissements massifs

Fortescue Metals, une compagnie minière australienne, a récemment passé une commande de 400 millions de dollars auprès de la société chinoise XCMG pour plus de 100 équipements lourds électriques. Cette transaction ne représente pas seulement la plus grande commande minière de XCMG, mais elle marque également une étape cruciale pour Fortescue dans sa mission de décarboniser ses opérations à Pilbara d’ici 2030. En troquant des équipements diesel vieillissants pour des alternatives électriques, Fortescue espère réduire considérablement sa consommation de diesel et les émissions de gaz à effet de serre associées.

Des essais prometteurs sur le terrain

L’utilisation d’équipements électriques dans le secteur minier a également fait l’objet d’expérimentations à plus petite échelle, avec la chargeuse Scooptram ST7 d’Epiroc testée dans la mine d’Atacocha au Pérou. Ces équipements sans émission offrent un environnement de travail amélioré et une productivité accrue grâce à l’élimination des gaz d’échappement et de la chaleur. Dans cette mine située à plus de 4 000 mètres, les moteurs électriques démontrent leur efficacité en conditions de haute altitude, contrairement aux moteurs diesel traditionnels.

Les bénéfices de l’adoption d’une technologie propre

Le coût initial des équipements électriques reste un obstacle, mais leurs avantages à long terme compensent souvent l’investissement. Comme dans le cas de l’eDumper en Suisse, un camion minier électrique qui finance avec ses économies en carburant et en maintenance la majeure partie de son prix d’achat, plusieurs entreprises constatent des gains de productivité liés à une diminution des arrêts pour maintenance et une réduction des besoins en ventilation.

Progression de la technologie au Québec

Sur le plan régional, le Québec, par l’intermédiaire de la société Pedno, se positionne dans la course à l’électrification des véhicules miniers avec son modèle Minotaur, destiné aux transports de mine. Ces efforts convergent, non seulement pour réduire les coûts opérationnels en diminuant les frais de ventilation, mais aussi pour améliorer l’écosystème des mines avec des machines moins polluantes et générant peu de chaleur. Les initiatives sont bien accueillies par les entreprises minières, conscientes des bénéfices environnementaux et opérationnels à en tirer.

Les défis de l’électrification dans les mines à ciel ouvert

Les tests sur le terrain, tels que ceux menés par Nouveau Monde Graphite au Québec, illustrent la faisabilité d’une exploitation entièrement électrique avec des résultats prometteurs en matière de réduction des gaz à effet de serre. Bien que l’infrastructure de recharge reste un défi, des efforts sont faits pour optimiser la gestion de l’énergie et améliorer la fiabilité des véhicules électriques.

Vers une nouvelle ère dans l’industrie minière

L’industrie minière s’apprête à entrer dans une nouvelle ère où l’électrification pourrait devenir la norme. Les initiatives variées à travers le monde, qu’il s’agisse de projets massifs comme ceux de Fortescue ou de projets pilotes comme au Québec, démontrent le potentiel d’un avenir minier électrique. Toutefois, cela nécessitera des investissements dans l’infrastructure de recharge et des ajustements continus pour surmonter les contraintes logistiques et technologiques actuelles. Si elle est menée à bien, cette transition pourrait réduire de manière significative l’empreinte carbone de l’industrie minière et, en fin de compte, contribuer à la lutte contre le changement climatique.