Pour la première fois, le nombre de voitures électriques sur les routes de Norvège dépasse celui des véhicules fonctionnant uniquement à l’essence, selon une analyse des données du gouvernement norvégien. Cette avancée marquante a été rapportée par Bilbransje24, un média spécialisé dans l’industrie automobile norvégienne, qui a utilisé des statistiques fournies par le Conseil de l’information routière (OFV).
Grâce à la publication mensuelle de données détaillées sur les ventes de voitures en Norvège, les analystes peuvent suivre de près le marché des véhicules électriques (VE) dans ce qui est considéré comme le pays le plus fervent en matière de mobilité électrique. En août, la Norvège a battu un nouveau record mondial avec une part de marché des VE atteignant 94 % des nouvelles immatriculations.
La Norvège, leader mondial de la transition vers les VE
La Norvège se distingue depuis longtemps par la plus forte part de marché des VE au monde et vise à mettre fin aux ventes de nouvelles voitures à essence d’ici 2025, alors que d’autres pays et régions ne prévoient cet objectif qu’à l’horizon 2035. En réalité, la Norvège a presque atteint cet objectif bien avant l’échéance, puisque les ventes de véhicules non électrifiés représentaient déjà un pourcentage à un chiffre dès 2021.
À l’instar de la plupart des transitions technologiques, les derniers pourcentages sont les plus difficiles à atteindre, mais réduire la part des voitures à combustion à des chiffres uniques est déjà un exploit. Pour comparaison, l’interdiction californienne de 2035 sur les véhicules à essence permet encore jusqu’à 20 % de ventes de véhicules hybrides rechargeables, qui intègrent un moteur à combustion.
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Au 30 septembre, la Norvège comptait 751 450 voitures électriques en circulation, contre 755 244 véhicules fonctionnant uniquement à l’essence, chacun représentant environ 26 % de la flotte automobile du pays. Étant donné que les VE se vendent à un rythme d’environ 10 000 unités par mois et que les ventes de véhicules à essence se chiffrent à seulement quelques centaines, les courbes se sont croisées ce mois-ci. L’OFV a confirmé que cette transition s’était réalisée ces derniers jours.
Le règne toujours fort des véhicules diesel
Il est important de noter que ce constat exclut les véhicules à moteur diesel, très populaires en Norvège dans les années 2000 et au début des années 2010. La flotte de voitures diesel a dépassé celle des véhicules à essence en 2014 et reste actuellement la plus répandue, avec un peu plus d’un million de véhicules. Cependant, ce chiffre devrait passer sous la barre du million d’ici la fin du mois. Aujourd’hui, les voitures diesel représentent environ 35 % du parc automobile norvégien, contre un pic de 47 % en 2017.
Des tendances marquantes et des records
Les ventes de voitures à essence ont atteint leur sommet en 2005, alors que 80 % des voitures sur les routes norvégiennes étaient à essence. En un an seulement, le nombre de ces véhicules a diminué de 46 000 unités, pour atteindre 755 000 aujourd’hui, soit une part de 26,3 %.
La première vague de voitures électriques en Norvège a débuté en 2011 avec l’arrivée de la petite Mitsubishi i-MiEV, un modèle unique. Depuis, 725 000 nouveaux véhicules électriques et 78 000 importés d’occasion ont rejoint les routes norvégiennes, portant leur total à 751 000 unités, soit 26,2 % de la flotte automobile.
L’essor des hybrides
Les hybrides, quant à eux, étaient considérés comme une curiosité jusqu’en 2007. Grâce au succès de la Toyota Prius et à des incitations fiscales, la flotte de véhicules hybrides non rechargeables est passée de moins de 1 000 en 2006 à plus de 156 000 aujourd’hui, représentant 5,4 % du parc automobile.
Depuis l’introduction des hybrides rechargeables en 2012, 202 000 nouveaux modèles ont été immatriculés, accompagnés de 18 000 unités importées d’occasion. À leur apogée, en 2021, les ventes annuelles d’hybrides rechargeables ont atteint 38 000 véhicules, stimulées par des avantages fiscaux favorables. Aujourd’hui, ces modèles représentent environ 209 000 unités, soit 7,3 % du parc automobile, et continuent de croître, bien que plus lentement depuis l’élimination progressive des incitations fiscales en 2024.
Impact sur la consommation de carburant
La transition vers les VE a également eu un impact notable sur la consommation de carburant en Norvège. Les voitures à essence et diesel, qui parcourent généralement moins de kilomètres que les véhicules électriques modernes, ont contribué à une baisse spectaculaire des ventes de carburant. Cette baisse a été décrite par Electrek comme un signe avant-coureur de la fin de la domination pétrolière.
En conclusion, la Norvège continue de montrer l’exemple au reste du monde en matière de transition vers une mobilité électrique. La réduction de la part des véhicules à essence et diesel, combinée à la montée en puissance des VE et des hybrides, souligne la transformation en cours de son parc automobile.