Tesla a enregistré un record de livraisons au troisième trimestre 2025, avec 497 099 véhicules électriques écoulés, dépassant largement les prévisions des analystes. Ce chiffre marque un rebond de 7 % par rapport à la même période en 2024, après trois trimestres de déclin. Cette performance, annoncée le 2 octobre 2025, redonne un souffle d’optimisme au secteur de la mobilité électrique.
À retenir
- Tesla a livré 497 099 véhicules au T3 2025, un record absolu.
- Augmentation de 7 % par rapport au T3 2024 (463 000 unités).
- Production de 447 450 véhicules, avec une réduction significative de l’inventaire.
- Modèles Model 3 et Y représentent 97 % des livraisons.
- Déploiement record de 12,5 GWh en stockage d’énergie, doublé par rapport à 2024.
- Chine en croissance, Europe en ralentissement.
Dans un contexte de transition énergétique où la mobilité électrique peine à accélérer en Europe, les résultats de Tesla au troisième trimestre 2025 soulignent la résilience du géant américain face aux défis mondiaux. Cette performance, qui dépasse les attentes, met en lumière les enjeux de la demande stimulée par des incitations temporaires et la diversification vers le stockage d’énergie. Pour les acteurs de la transition en France et en Europe, ces chiffres rappellent l’importance d’une politique d’incitations stables pour soutenir la croissance des ventes de véhicules électriques, tout en soulignant le potentiel du stockage pour stabiliser les réseaux.
Livraisons record et retour à la croissance
Les résultats du troisième trimestre 2025, couvrant juillet à septembre, ont surpris le marché par leur vigueur inattendue.
Le chiffre clé qui dépasse les prévisions
Tesla a livré 497 099 véhicules au T3 2025, établissant un nouveau record pour l’entreprise. Ce total a largement dépassé le consensus des analystes, fixé initialement à 443 000 unités, et même les estimations révisées à la hausse, entre 460 000 et 490 000. Publiés le 2 octobre 2025, juste avant l’ouverture de la bourse, ces chiffres ont provoqué un sursaut du titre TSLA, qui a flirté avec son plus haut niveau en huit mois.
Comparé au T3 2024, où 463 000 véhicules avaient été livrés, cette hausse de 7,4 % marque la fin de trois trimestres consécutifs de baisse annuelle. Les analystes y voient un jolt d’optimisme pour le secteur. Cette reprise intervient dans un marché volatil, marqué par des taux d’intérêt élevés qui freinent les achats de gros tickets comme les voitures électriques.
Production et gestion de l’inventaire
La production de Tesla s’est élevée à 447 450 véhicules sur la période, laissant un écart positif de près de 50 000 unités entre livraisons et production. Cet écart indique que l’entreprise a réussi à écouler une grande partie de l’inventaire accumulé au premier semestre 2025. Les stocks réduits renforcent la perception d’une demande soutenue, bien que certains observateurs notent que cela pourrait masquer une production ajustée à une demande réelle plus modérée.
Les modèles dominants, Model 3 et Model Y, ont porté l’essentiel de la performance avec 481 166 unités livrées, dont 2 % sous crédit-bail. Leur production a atteint 435 826 unités, représentant plus de 97 % du total. Les autres modèles, incluant Model S, Model X et Cybertruck, ont contribué modestement avec 15 933 livraisons sur 11 624 produits, dont 7 % en crédit-bail.

Facteurs de succès et disparités géographiques
Derrière ces chiffres flatteurs se dessinent des dynamiques contrastées, entre incitations temporaires et réalités régionales.
L’effet des incitations aux États-Unis
Le principal moteur de cette performance réside dans l’effet de pull forward aux États-Unis, où les clients se sont rués sur les véhicules électriques pour profiter du crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars – soit environ 6 450 euros – avant sa fin probable en septembre 2025. Cette mesure, destinée à booster la transition vers l’électrique, a stimulé une demande anticipée. Sans cet incitatif, les ventes risquent de ralentir au quatrième trimestre.
En Chine, la croissance reste robuste, avec un bond de 22,6 % des ventes mensuelles en août, atteignant 83 197 unités. Ce marché, vital pour Tesla, compense partiellement les faiblesses ailleurs. À l’inverse, l’Europe connaît un refroidissement, avec une chute de 37 % des livraisons en août par rapport à 2024, liée à l’atténuation des subventions locales.
Le ralentissement en Europe et ses implications
En Europe, la demande pour les Tesla a baissé de manière notable, reflétant un essoufflement des incitations gouvernementales. Des pays comme la France, qui ont réduit leurs bonus écologiques, voient les immatriculations de véhicules électriques stagner. Cette tendance soulève des questions sur la durabilité de la transition sans un cadre incitatif cohérent au niveau européen.
Les analystes pointent aussi la concurrence croissante de constructeurs locaux, comme ceux de l’Union européenne, qui gagnent des parts de marché. Pour Tesla, cette disparité géographique met en évidence la nécessité d’adapter sa stratégie aux régimes d’incitations variés.

Le boom du stockage d’énergie et perspectives mitigées
Parallèlement aux véhicules, l’activité énergie de Tesla confirme son rôle croissant dans la transition énergétique globale.
Record historique en déploiement
Tesla a déployé 12,5 GWh de capacité de stockage d’énergie au T3 2025, un record qui double presque le volume du T3 2024 (6,9 GWh). Les produits phares, Powerwall pour les foyers et Megapack pour les grands projets, soutiennent l’intégration des renouvelables dans les réseaux. Ce segment, en pleine expansion, représente une diversification clé pour l’entreprise face aux aléas de l’automobile.
En Europe, où les objectifs de sobriété énergétique s’imposent, ces solutions de stockage pourraient accélérer la décarbonation des réseaux. Leur efficacité en termes de gestion des pics de consommation renforce la résilience des systèmes électriques.
Réactions du marché et défis à venir
Le titre TSLA a rebondi vers 430-450 dollars après l’annonce, mais la volatilité persiste. Plusieurs analystes maintiennent une recommandation de « conserver » ou « sous-performer », avec un prix cible moyen autour de 361-364 dollars. Morningstar juge l’action significativement surévaluée, estimant sa juste valeur à 250 dollars, en raison de marges sous pression et d’une concurrence accrue.
Pour le T4 2025, les prévisions tablent sur un trimestre plus difficile, impacté par la fin du pull forward américain et le ralentissement européen. Tesla doit livrer environ 389 500 véhicules pour atteindre son objectif annuel de 1,61 million d’unités, soit 10 % de moins qu’en 2024. Les résultats financiers du T3, attendus le 22 octobre 2025, scruteront les marges, les avancées sur le Robotaxi et le FSD (Full Self-Driving), ainsi que les plans de production face aux taux d’intérêt persistants.
Ce contrepoint des analystes tempère l’enthousiasme, rappelant que la croissance des livraisons ne garantit pas une rentabilité soutenue dans un marché saturé. Les investisseurs attendent des précisions sur la stratégie à long terme pour naviguer ces incertitudes.










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