Pourquoi les femmes restent à l’écart des voitures électriques ?

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La transition vers les véhicules électriques à batterie (BEV) présente des défis inattendus liés aux différences de comportement et de perception entre hommes et femmes, ce qui pourrait ralentir l’adoption massive de ces technologies. Une étude récente réalisée par Escalent révèle que les hommes dominent largement le marché des BEV : ils représentent 71 % des propriétaires et 74 % des acheteurs potentiels. En revanche, les femmes, qui ne sont que 30 % à se déclarer familières avec les BEV (contre 55 % des hommes), sont souvent laissées de côté. Ces disparités offrent aux constructeurs et aux concessionnaires une opportunité stratégique d’engager davantage cette clientèle sous-représentée en améliorant l’accès à l’information et la qualité de l’expérience d’achat.

Des différences marquées dans la recherche d’informations

L’étude EVForward® d’Escalent, l’une des analyses les plus exhaustives sur les futurs acheteurs de véhicules électriques, met en lumière des comportements distincts entre hommes et femmes dans le processus d’achat. Les hommes ont tendance à privilégier les recherches en ligne : 71 % d’entre eux explorent des sites web spécialisés, 34 % regardent des vidéos explicatives, 22 % participent à des forums, et 22 % utilisent des outils de configuration des constructeurs. En comparaison, les femmes s’appuient davantage sur des expériences en personne, avec 65 % d’entre elles qui réalisent des essais de conduite, contre 60 % des hommes. Cependant, ces visites en concession se révèlent souvent frustrantes pour les femmes, qui rapportent des expériences insatisfaisantes, notamment un manque d’informations utiles sur les véhicules électriques.

Le cercle vicieux de la méconnaissance

Nikki Stern, responsable des insights chez Escalent, explique que cette faible familiarité avec les BEV crée un cercle vicieux qui freine leur adoption. En n’étant pas bien informées sur les aspects techniques des véhicules électriques, les femmes sont moins enclines à envisager l’achat d’un BEV, et ce manque de confiance est exacerbé par l’absence de modèles positifs dans leur entourage. « Lorsque vous ne connaissez pas bien un produit, il est difficile d’en avoir une opinion favorable », précise Stern. Le manque de connaissances concrètes sur des points essentiels, comme l’installation de bornes de recharge à domicile, les coûts d’utilisation, ou la dépréciation des véhicules, renforce cette méfiance.

Des priorités différentes dans l’achat

En plus du manque de familiarité, les priorités des femmes diffèrent sensiblement de celles des hommes lorsqu’il s’agit de BEV. K.C. Boyce, vice-président d’Escalent, indique que les hommes se concentrent principalement sur des caractéristiques comme l’autonomie de la batterie et la durée de vie. Les femmes, elles, s’intéressent à un éventail de préoccupations plus large, allant de l’installation de la recharge domestique aux options de recharge publique, en passant par les coûts globaux de possession et la valeur de revente. « Elles veulent des réponses précises et adaptées à leurs préoccupations pratiques, alors que les informations fournies sont souvent trop techniques ou peu utiles », observe Boyce. Cela met en évidence l’importance pour les concessionnaires de mieux comprendre les besoins spécifiques des femmes.

Le pouvoir d’une communication pédagogique

Un des enseignements clés de l’étude est que les consommatrices sont particulièrement réceptives à des messages éducatifs. En effet, 38 % des acheteurs de voitures neuves préfèrent des contenus explicatifs qui leur permettent de comprendre en profondeur les avantages des BEV, bien plus que les messages axés sur la technologie, l’émotion ou la durabilité. Cela montre que l’accès à une information claire et pédagogique est crucial pour surmonter les hésitations et renforcer la confiance des futures acheteuses de BEV.

Une opportunité pour les constructeurs et les concessionnaires

Les constructeurs automobiles et les concessionnaires ont une opportunité en or de mieux engager les femmes en se positionnant comme des experts accessibles et fiables. Cela nécessite d’investir dans la formation du personnel des concessions pour qu’il puisse répondre efficacement aux questions variées des consommatrices, qui vont au-delà des simples spécifications techniques. Organiser des événements de sensibilisation et des ateliers informatifs pourrait également aider à combler le déficit de connaissances et à encourager une adoption plus large des véhicules électriques.

Vers une adoption plus inclusive des BEV

Pour que la transition vers les véhicules électriques réussisse, il est essentiel d’inclure tous les segments de consommateurs. Cela signifie reconnaître les préoccupations spécifiques des femmes et y répondre de manière proactive. En investissant dans des solutions éducatives et des expériences d’achat enrichissantes, les constructeurs et les concessions peuvent non seulement améliorer l’expérience client, mais aussi accélérer l’adoption des BEV de manière plus équitable et inclusive. L’avenir des véhicules électriques ne doit laisser personne de côté, et il appartient aux acteurs de l’industrie de s’assurer que la transition soit accessible et attrayante pour tous.